Fabrizio Solinas

Entretien avec Fabrizio Solinas

Par Justine Delobel

• Peux-tu nous expliquer brièvement ton parcours ?

Après l’obtention d’un Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, j’intègre diverses agences et studios de créations dans le nord de la France avant de créer mon propre studio avec une spécificité dans le domaine de la communication visuelle liée aux évènements et manifestations culturelles. Quelques années plus tard et suite à une formation de peintre en décors à Bordeaux, je m’installe en Dordogne et « réactive » mon expression artistique laissée quelques années en suspend.

• Quelles sont tes inspirations ? Et qu'est-ce qui motive ta démarche ?

Les inspirations sont multiples… L’observation de tout ce qui nous entoure, s’échapper d’un milieu trop urbanisé, retrouver et grandir au sein de la nature, s’imprégner de l’infiniment petit au gigantesque, accéder à la compréhension des matières et les traduire par la technique du dessin, mode d’expression privilégié du graphiste.

• Le titre de ton travail « Epidermique Parcelle » évoque à la fois le corps et le paysage. Peux-tu nous expliquer ce choix et le lien qui s'établit avec les images produites ?

L’essentiel de ma production actuelle consiste à une représentation minutieuse des matières. Qu’elles soient animales, végétales, minérales, humaines… j’y intègre un fourmillement de détails. Graphiquement j’ai donc trouvé un enthousiasmant intérêt à faire de ce thème une interprétation. En cumulant ces différentes textures sur des terres délimitées par l’intervention de l’homme.

• Il y a dans ton travail un lien entre le monde animal et le monde végétal, d'où te viens cet intérêt ?

L’observation longue et minutieuse de la nature et des textures… J’ai toujours aimé observer, saisir les détails et réinterpréter selon mes critères esthétiques.

• Tu travailles exclusivement au crayon graphite, peux-tu nous expliquer le choix de cette technique

C’est ma première expression : le crayon graphite. C’est une affaire de sensibilité me permettant d’associer systématiquement force et tranquillité, chaos et réflexion, dureté et finesse… et travailler le noir et blanc, pour un illustrateur graphiste est une discipline sans fin. On y apprend sans cesse, dans la nuance des gris et des contrastes. Aussi tout se prête à la composition et à l’équilibre.

• Qu'est-ce qui t'a interpellé dans la thématique Parcelle sensible ? Quel lien as-tu établis avec ton travail ?

A partir du thème évocateur de Parcelle sensible, j’ai immédiatement imaginé la parcelle. Je me la suis représentée au regard d’un oiseau de proie, une captation fulgurante et diurne (C’est la nuit que tout ce qui ne se voit pas dans la journée, se révèle comme une évidence).